Né le 11 janvier 1951 à Vichy, Philippe Sauvannet est un magistrat administratif honoraire qui a fait carrière dans la Haute fonction publique. Il a débuté dans la vie active comme inspecteur des PTT, après des études universitaires en Histoire . Sur une note plus personnelle, celui qui est aussi un ancien sous-préfet, père de deux enfants, est amateur de rugby, de football et de ski alpin. Autre facette, il fut un temps élu local et a assuré deux mandats de conseiller municipal dans la “Reine des villes d’eaux”, Vichy (récemment entrée au Patrimoine mondial de l’UNESCO).
Retour sur le parcours de Philippe Robert Sauvannet :
Les débuts au ministère des PTT et au ministère de l’Intérieur
Philippe Sauvannet est, également, titulaire d’un diplôme Bac+5 en gestion et administration publique de l’Institut National de Gestion, ministère de la Poste et des Télécommunications. Il a également obtenu une maîtrise en Lettres et Histoire contemporaine comme il a été dit . En 1978, M. Sauvannet a intégré le ministère des PTT en tant qu’inspecteur des services administratifs et commerciaux, à la Direction départementale de la Poste de l’Allier. Très vite, il gravit les échelons pour accéder au poste d’inspecteur principal (Direction départementale de La Poste du Puy de Dôme), puis à celui de Directeur du Centre de tri postal départemental de l’Allier à Moulins, avant de quitter le ministère des PTT en 1993.
Permettons nous de détailler ce début de carrière qui permet de mieux cerner sa personnalité. Son premier poste a été celui de responsable du train postal Paris à Valence, circulant de nuit, où il a appris le dur travail du tri du courrier de nuit avec les “seigneurs de la Poste” qu’étaient à l’époque les agents des services ambulants, ces “nuiteux”, travailleurs infatigables, animés du sens du service public, bien que humbles fonctionnaires dans la hiérarchie postale. Puis, concours après concours, il a terminé cette période postale de sa vie professionnelle comme directeur d’un centre de tri postal comptant 300 agents, travailleurs et consciencieux, mais pas toujours faciles à gérer tant s’en faut, car fortement syndicalisés. Néanmoins les relations si elles ont parfois été âpres, sont toujours restées très correctes avec des syndicalistes hautement responsables. Il a souhaité bifurquer, lors de la période de changement du statut de la Poste en 1990, en désaccord personnel avec les choix gouvernementaux qui transformaient un service public en entreprise banalisée moins soucieuse, à son goût du service public
Il lui a, alors, fallu “ se vendre” là où il n’était pas forcément attendu et en concurrence directe avec les fonctionnaires du service d’accueil. En effet, le passage d’une administration à un autre dans la fonction publique n’est pas si aisé qu’on pourrait le croire. De 1994 à 2000, Philippe Sauvannet travaille au ministère de l’Intérieur, d’abord au poste d’attaché principal de préfecture, par détachement. Il est alors greffier en chef de la Cour administrative d’appel de Lyon, responsable du secrétariat général de la cour et de la logistique du contentieux. M. Sauvannet est aussi secrétaire général du Comité consultatif interrégional de règlement amiable des litiges en matière de marchés publics de Lyon (zone sud-est) ou il a à connaitre de la médiation à l’amiable de gros contentieux financiers tournant autour de marchés publics conséquents dont le montage et la réalisation sont contestés, afin d’éviter, autant que faire se peut, le passage long et incertain devant le juge administratif en phase juridictionnelle. Il sera ensuite, dans le cadre de l’avancement nommé Directeur de préfecture, secrétaire général de la sous-préfecture de Roanne, où il travaillera avec Jean Auroux, maire et ancien ministre du travail du président Mitterrand, père des fameuses “Lois Auroux”. Il participera ainsi à l’élaboration du premier Contrat d’agglomération en Rhône-Alpes prévu par la loi de juin 1999.
Philippe Sauvannet, magistrat et sous-préfet
Toujours animé du désir de ne pas “s’encroûter” dans une fonction donnée et de tenter, en même temps, de gravir les échelons de la vie administrative, il passe le recrutement de magistrat administratif organisé par le Conseil d’Etat. Reçu, c’est une formation complémentaire de six mois, qu’il entreprend alors conjointement avec les élèves de l’ENA ayant choisi en sortie de cursus la juridiction administrative. Affecté au tribunal administratif de Grenoble il y exercera les fonction de premier conseiller dans les chambres traitant de la fiscalité d’Etat et de l’urbanisme. Par la suite, Philippe Sauvannet a également exercé des responsabilités en qualité de chargé de mission à l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR), dans le cadre de la “mobilité” des corps issus de l’ENA. En effet, un haut fonctionnaire doit obligatoirement aller faire ses preuves dans une autre administration que celle de son concours d’origine s’il veut continuer à progresser. Là encore il n’était pas attendu car la concurrence est sévère (un seul poste en jeu à l’époque pour une période de deux ans) et il sera choisi parmi neuf candidats ayant postulé. Plus tard, il étendra cette expérience auprès de la Cour des comptes en qualité de Rapporteur extérieur à la 3e chambre en charge du secteur éducatif et dans les Chambres régionales des comptes, où il a exercé en qualité de magistrat plus particulièrement chargé du contrôle des établissements publics universitaires. C’est ainsi qu’il se familiarisera avec le monde passionnant de l’enseignement supérieur. Enfin, son parcours l’amènera à fréquenter le corps préfectoral en tant que sous-préfet d’arrondissement, recruté par le ministère de l’intérieur.
De 2012 à 2016, Philippe Sauvannet est sous-préfet hors classe de l’arrondissement de Saint-Girons à la préfecture de l’Ariège, chargé également, pour un temps, de l’administration de l’arrondissement de Pamiers. Entre autres missions, le sous-préfet qu’il est devenu est en charge de l’ordre public, du management de projet d’entreprises qui veulent s’installer dans ce département authentique à la qualité de vie intacte, pour faire croître et développer leur “jeune pousse”. Il gère, par ailleurs, les relations avec les collectivités territoriales et les multiples contacts avec les élus que cela génère et qui ont besoin d’un partenariat fort avec l’Etat, dans le respect des compétences de chacun, découlant des différentes lois de décentralisation. Il coordonne aussi, pour son arrondissement, le développement de projets transfrontaliers entre la France, Andorre et l’Espagne, tel un parc naturel sur les deux versants des Pyrénées. La santé publique s’est aussi imposée très vite dans son action , et au premier plan, avec le partenariat mis en place pour la création de maisons de santé pluridisciplinaires en zone rurale montagneuse et défavorisée. Réunir sur un même site, médecins généralistes, kinés, infirmiers(es) à proximité d’une pharmacie, sur un projet médical mettant autour de la table, élus de communautés de communes, personnel médical praticiens et paramédicaux, ARS, Conseil Général entre autre pour monter le financement, trouver l’implantation, vaincre les réticences (il y en a toujours), tel était le challenge mais réussi et ô combien finalement utile de l’aveu de chacun.
Philippe Sauvannet, Chevalier de la Légion d’honneur
Le point d’orgue d’une carrière exemplaire ? Ce sera sans doute la distinction honorifique suprême. Philippe Robert Sauvannet est en effet nommé par le Président de la République Nicolas Sarkozy, en 2008, Chevalier de la Légion d’honneur, en récompense de son parcours exceptionnel et de son investissement personnel, à sa place, dans le service public.
Nous retiendrons, surtout, de ce parcours une volonté intacte de travailler au service de ses concitoyens, en n’hésitant pas à sortir du confort d’un travail balisé dans une administration donnée, depuis des années, pour se remettre en question sur d’autres parcours ou tout reste à prouver à chaque fois. S’il s’est personnellement enrichi de ses expériences professionnelles multiples et diverses, mais complémentaires pour appréhender la globalité du fonctionnement de l’administration de notre pays, et ainsi mieux y participer et s’y investir, il a, modestement, apporté aussi aux administrations concernées les compétences acquises au cours de son périple. C’est bien, de son aveu, de cette “respiration” dont a besoin l’administration française pour la rendre plus efficace, efficiente et pertinente.