Originaire des fjords de Norvège, Karsten Warholm est l’athlète le plus titré de son pays et le coureur de 400 m haies le plus rapide de l’histoire. Portrait !
Qui est Karsten Warholm ?
Né le 28 février 1996, Karsten Warholm est la référence mondiale du 400 m haies, discipline qu’il domine outrageusement à l’heure actuelle. Son plus proche concurrent ? Le grand espoir français Wilfried Happio, qui s’est placé en deuxième place derrière le Norvégien aux Championnats d’Europe de Munich.
Avec un record du monde et deux médailles d’or aux Championnats du monde (Londres 2017 et Doha 2019), et après avoir passé toute la saison 2019 invaincu, Karsten Warholm a gagné à juste titre sa place parmi l’élite de l’athlétisme mondial. L’un des sportifs norvégiens les plus populaires, il a été nommé athlète européen de l’année et a remporté de nombreux prix nationaux.
Warholm est un athlète pour le moins polyvalent. A seulement 17 ans, il a remporté huit médailles d’or aux championnats norvégiens d’athlétisme en salle pour les jeunes en 2013, et il est monté sur le podium de l’octathlon lors des championnats du monde d’athlétisme pour les moins de 18 ans à Donetsk, en Ukraine. Par la suite, sous la houlette de son entraîneur Leif Olav Alnes, il a concentré ses efforts sur le 400 m haies et s’est imposé comme l’homme à battre sur la scène mondiale.
En tant que coureur de 400 m haies le plus rapide au monde, Warholm a constamment cherché à battre le légendaire record du monde de Kevin Young (46,78 s), établi lors des Jeux de Barcelone en 1992. Il s’en est approché en août 2020, lorsqu’il a établi un nouveau record personnel de 46,87 secondes lors de la réunion de la Ligue de diamant à Stockholm, en Suède, un exploit qui a fait de lui le seul athlète à franchir la barre des 47 secondes à deux reprises.
Mais c’est devant son public à Oslo où Karsten Warholm a réussi, l’année suivante, à établir un nouveau record du monde de la discipline lors d’un meeting de la Ligue de Diamant, en 46,70 secondes. Il a ensuite amélioré son propre temps sur la plus grande scène sportive, pulvérisant à nouveau le record du monde en 45,94s pour remporter l’or aux JO de Tokyo.
Entre amour du football et débuts peu glorieux
A voir les exploits du Norvégien, il serait peut-être difficile de croire que son premier sport était le football ! En effet, le jeune Walhorm était d’abord attiré par le ballon rond, évoluant en avant-centre de son équipe locale. Mais sa technique, assez limitée, lui fera défaut, comme il l’avoue lui-même d’ailleurs : « J’étais un buteur, j’utilisais ma vitesse et c’est tout ce que j’avais. Je ne suis jamais allé très loin dans cette discipline ». Se rendant qu’il était bien meilleur coureur que joueur de foot, Karsten s’oriente alors vers la piste, optant dans un premier temps pour le décathlon…
A ses débuts sur piste, le jeune norvégien fait fort en remportant les Championnats du monde des moins de 18 ans en décathlon. Malgré cela, son entraîneur voit en lui des qualités indéniables qui pourrait le propulser au rang d’athlète mondial dans une autre discipline : le 400 m haies.
Mais il faut dire que sa technique de course était loin de faire l’unanimité à ses débuts… « Lors de l’un de mes premiers stages d’entraînement pour le 400 m haies, je me suis écrasé contre l’une des haies. Ça a été un début difficile… », se souvient-il. Pour autant, le jeune athlète n’en démord pas. Il persévère et, après un premier tour de piste en 2015, il signe sa première participation aux JO une année plus tard, et devient champion du monde en 2017. L’ascension fut fulgurante…
Le spécialiste du « man killer »
C’est le sobriquet que l’on prête allègrement au 400 m haies : le « man killer », un nom qui sonne comme un avertissement à quiconque souhaite s’y aventurer. Mais ce n’est pas pour faire peur au Norvégien, le champion incontesté de l’épreuve, qui a su la dompter comme nul autre avant lui.
Il y a une bonne raison derrière cette appellation : la discipline est particulièrement dure, réputée pour l’extrême accumulation d’acide lactique dans le corps des athlètes lorsqu’ils arrivent aux derniers mètres de course. Karsten Warholm révèle à ce propos : « C’est une sensation désagréable, vous devriez essayer pour voir. Mais il est possible de gérer cette difficulté. J’aime la façon dont le rythme fonctionne sur les huit premières haies. Les 100 derniers mètres ne servent qu’à rentrer à la maison. C’est difficile, mais c’est aussi ce que j’aime dans cette discipline ».
A l’entendre parler de la sorte, on ne se douterait jamais que le super athlète est un paresseux dans l’âme, doublé d’un retardataire. Il n’a d’ailleurs pas peur de l’avouer : « Je suis toujours en retard. C’est probablement ma pire habitude. C’est comme si dans ma tête, j’imagine pouvoir faire en cinq minutes un trajet en voiture qui prend normalement 10 minutes. Je reconnais que ce n’est pas une bonne façon de se comporter. C’est lié à mon optimisme. Je suis aussi incroyablement paresseux. Je peux m’entraîner pendant huit heures et être totalement concentré. Ensuite, je ne veux plus rien faire. Je peux attendre des jours avant de faire la vaisselle ! ».
Star des réseaux sociaux
Comme tous les jeunes de son âge, Karsten Warholm est un féru des réseaux sociaux, mais pas que lui… son entraîneur s’y met aussi. En effet, le Norvégien et son entraîneur Leif Olav Alnes, bien qu’ils soient professionnels jusqu’au bout des ongles, n’hésitent pas à s’accorder des parenthèses détente. Leur terrain de prédilection ? Les réseaux sociaux ! La preuve en parcourant le fil Instagram de l’athlète, où lui et son entraîneur ne se privent pas de partager toutes sortes de photos pour le moins originales et décalées, qui ne manquent pas de faire le buzz sur la toile. Et Warholm n’en est pas peu fier : « En général, c’est moi qui trouve la plupart des idées. Leif n’aime pas dévoiler sa vie privée. Ça me surprend donc toujours de pouvoir le convaincre de faire certaines choses sur les réseaux. Je sais qu’au fond de lui, il trouver cela très drôle », explique-t-il.