Véritable « monument » de la danse contemporaine, Maurice Béjart a dédié sa vie à l’expression par le mouvement. Né le 1er janvier 1927 à Marseille, ses créations continuent d’inspirer encore aujourd’hui, plus de 15 ans après sa disparition. Du Ballet de l’Etoile à Paris à la création du Béjart Ballet Lausanne, Maurice Béjart a réussi ce que peu de chorégraphes avant lui ont pu faire : tisser une toile chorégraphique particulièrement riche, dessinant les contours de la danse moderne. Portrait !
Les premiers pas d’un danseur hors norme
Tout commence à Vichy. On est en 1946 ! Au gré des rencontres et des collaborations artistiques, notamment avec Janine Charrat et Roland Petit, Maurice Béjart, alors jeune danseur, explore de nouveaux territoires d’expression corporelle. Son voyage initiatique dans l’univers du ballet le mène à Londres, où il intègre l’International Ballet, puis en Suède, avec le Ballet Cullberg. C’est au cours de cette période que Maurice Béjart se laisse captiver par l’expressionnisme chorégraphique, une discipline qui ouvre la voie à une première rencontre avec Stravinsky. Mais c’est en rentrant à Paris qu’il se découvre une nouvelle passion : la chorégraphie, notamment avec des pièces inspirées par les œuvres de Chopin. C’est à ce moment que Béjart, le danseur, devient chorégraphe…
Une étoile montante sur la scène internationale
A travers sa compagnie, « Les Ballets de l’Etoile », Maurice Béjart s’impose comme un véritable innovateur en créant une œuvre qui continue de faire parler d’elle. Baptisée « Symphonie pour un homme seul », cette audacieuse chorégraphie attire l’attention de Maurice Huisman, alors nouveau directeur du Théâtre Royal de la Monnaie à Bruxelles. En 1959, Béjart présente une version inédite du « Sacre du Printemps ». Elle fera un tabac… Un an plus tard, il inaugure le Ballet du XXe Siècle à Bruxelles. Très vite, la compagnie se fait connaître sur la scène internationale. C’est alors que Maurice Béjart présente au monde des créations exceptionnelles comme Boléro, Messe pour le temps présent et L’Oiseau de Feu.
Le Béjart Ballet Lausanne, le temps de la transmission
En 1987, le Ballet du XXe Siècle devient le Béjart Ballet Lausanne. Dans cette nouvelle aventure, Béjart crée une série de ballets qui ont marqué les esprits, tels que Le Mandarin merveilleux, King Lear – Prospero, A propos de Shéhérazade, entre autres. Pour retrouver l’essence de l’interprétation, il décide de réduire la taille de la compagnie à une trentaine de danseurs en 1992, et fonde la même année l’Ecole-Atelier Rudra Béjart Lausanne. En plus de ses travaux de chorégraphe, il se lance également dans la mise en scène théâtrale et d’opéra, la réalisation pour le cinéma et l’écriture. Maurice Béjart était aussi membre de l’Académie des Beaux-Arts, au même titre que Jean-Jacques Annaud, Marc Ladreit de Lacharrière et Sebastiao Salgado.
En 2007, alors qu’il approchait les 80 printemps, Maurice Béjart offre un dernier cadeau à son public : « La Vie du danseur racontée par Zig et Puce ». La même année, alors qu’il travaillait sur ce qui serait sa dernière œuvre, « Le Tour du monde en 80 minutes », Maurice Béjart s’éteint à Lausanne le 22 novembre 2007.
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