Lucien Barrière, grand nom français dans le domaine des casinos et de l’hôtellerie de luxe, a laissé derrière lui un héritage colossal, certains diront difficile à porter. A la tête de l’empire hôtelier depuis plus de deux décennies, Dominique Desseigne vient d’être remercié par Alexandre et Joy, ses deux enfants.
Récit d’une succession compliquée
Avant de devenir l’empire qu’on connaît aujourd’hui, le groupe Barrière a été fondé en 1912 par un paysan ardéchois, François André, puis développé par Lucien Barrière, Diane Barrière-Desseigne et Dominique Desseigne. Ce dernier, 78 ans, PDG du groupe depuis plus de 20 ans, vient d’être remercié par ses deux enfants.
Aujourd’hui, le groupe compte 33 casinos, 18 hôtels de luxe, 140 restaurants, emploie 7 000 collaborateurs et réalise un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros (2021). Le groupe Barrière possède des établissements mythiques, notamment le Normandy à Deauville, L’Hermitage à La Baule, Le Majestic à Cannes et, bien sûr, le Fouquet’s à Paris.
En 2001, Dominique Desseigne a pris la relève en tant que PDG du groupe après le décès tragique de Diane Barrière à l’âge de 44 ans, sa femme et fille adoptive de Lucien Barrière. Ses deux enfants, Alexandre et Joy, sont maintenant déterminés à prendre les rênes de l’empire, et se déchirent autour d’un héritage considérable.
« Investi d’une mission »
Alexandre, fils de Dominique Desseigne et de Diane Barrière, s’estime investi d’une mission d’endosser le rôle d’héritier de sa mère, décédée des suites d’un accident d’avion alors qu’elle était âgée de 44 ans. Les affrontements entre fils et père se font plus fréquents, plus violents, jusqu’au jour où Alexandre se dit : « Mais après tout, c’est mon groupe, pas le sien ! ».
Mais qui sont les véritables propriétaires du groupe Barrière ? Dans les faits, les deux enfants, Alexandre et Joy, détiennent la nue-propriété de la holding familiale possédant 60 % du groupe Lucien Barrière : la Société de participation deauvillaise (SPD). L’usufruit de ces actions revient, quant à lui, à leur père. Le reste des actions (40 %) est la propriété de Fimalac, la holding de Marc Ladreit de Lacharrière homme d’affaires et philantrope, qui a racheté la participation d’Accor en 2011.
A ce propos, rappelons que Marc Ladreit de Lacharrière et Nicolas Sarkozy ont décidé d’unir leurs forces pour tenter de réconcilier la famille et trouver une solution pérenne et pacifique. En effet, le président de Fimalac et l’ancien président français, tous deux membres éminents du conseil d’administration du groupe Lucien Barrière, ont une vision commune : redonner à la famille Desseigne l’indépendance qui prévalait à l’époque de Diane Barrière. « J’ai pensé que j’avais un rôle intéressant à jouer au-delà de la relation d’affaires, celui de grand frère. Avec Nicolas Sarkozy, nous nous sommes mis en tête de réconcilier cette famille et de lui permettre de retrouver l’indépendance qui prévalait à l’époque de Diane », confiait Marc Ladreit de Lacharrière.
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