Bonjour Sébastien Riera et bienvenue parmi nous.
Sébastien Riera: Bonjour, merci de m’accueillir.
Pourriez-vous vous présenter rapidement pour nos lecteurs?
Sébastien Riera: Bien sûr. Donc je m’appelle Sébastien Riera, et je dirige une agence de communication et de relations publiques, que j’ai fondé il y plus de 10 ans. Mon métier consiste à mettre en relation des marques, des agences et des sociétés de production avec des personnalités diverses. Il s’agit notamment de sportifs, humoristes, personnalités de la télé, influenceurs non issus de la télé-réalité, chanteurs, groupes de musique…
En quoi consiste votre activité exactement?
Sébastien Riera: En fait, nous en avons plusieurs, d’activités. Cela dit, la principale est celle, je vous le disais, de mettre en relation des personnalités du sport, de la télévision ou du cinéma avec des marques ou des agences. Le gros de mon temps est consacré aux relations directes avec ces personnalités, ce qui nous permet de réduire les intermédiaires et ainsi proposer des devis intéressants. Évidemment, cela a pris des années de construction, notamment d’un réseau efficace. Nous faisons aussi de l’association de marques car, aujourd’hui, de plus en plus d’entreprises souhaitent mutualiser les coûts de communication et de marketing. Ce qu’on leur propose, c’est d’associer des marques qui partagent les mêmes valeurs et les mêmes messages.
Votre activité est-elle cantonnée au domaine du marketing sportif? D’après ce que vous nous dites, on imagine que non…
Sébastien Riera: Vous avez raison de le déduire. Effectivement, notre activité au sein de l’agence n’est en aucun cas cantonnée au domaine du marketing sportif, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Certaines personnes tentent de réduire notre activité au marketing sportif, sans doute en raison de notre focus sur ce secteur particulier au tout début de l’aventure. Mais c’est loin d’être le cas. Il est vrai que nous avions une identité sportive forte à nos débuts, mais cela est en train de changer, puisque notre activité ne s’y limite pas.
Nous souhaitions justement évoquer vos débuts dans la profession, grâce à un ami footballeur. C’est bien ça?
Sébastien Riera: Oui parfaitement. Mon aventure dans le métier a débuté lorsque mon ami footballeur professionnel, qui jouait à Lyon, avait conclu un transfert vers le club de l’A.S Monaco, à l’époque de gloire de l’équipe notamment en ligue des champions (le club était finaliste de la compétition en 2004, finale qu’il a perdu contre le Porto d’un certain José Mourinho). Quand le transfert a eu lieu, mon ami s’est retrouvé submergé d’une quantité énorme de propositions de partenariats, de sponsoring, de presse… Il faut dire qu’il n’était pas habitué à ce brouhaha. Connaissant ma passion pour la communication, le marketing et les relations publiques, il me demande donc de monter mon agence pour que je m’en occupe. C’est exactement ce que j’ai fait.
Nous avions un accord pour que notre collaboration se fasse sur le long terme. Et c’est ce qui s’est passé puisque je me suis occupé de lui jusqu’à la fin de sa carrière professionnelle dans le football.
C’est sans doute cela qui a marqué votre identité de spécialiste du marketing sportif…
Mr Sebastien Riera: C’est ça. C’est l’une, si ce n’est la principale raison qui a fait croire à de nombreuses personnes que nos activités sont limitées au marketing sportif. Mais je le répète: ce n’est pas le cas.
Monsieur Sebastien Riera, à vous entendre, on serait tentés de penser que vos débuts ont été faciles. Surtout que vous avez bénéficié de l’aide de votre ami footballeur professionnel. C’est le cas de le dire?
Sébastien Riera: Pas du tout. Quand on se lance dans une aventure entrepreneuriale, quelle qu’elle soit, ce n’est jamais évident. Cela dit, je suis de nature compétitive et j’aime beaucoup les challenges. Il faut savoir que je suis parti de rien, mais même quand on me fermait la porte au nez, j’essayais toujours de revenir par la fenêtre (rires). La persévérance est la clé, et c’est le conseil que je donne à tous les jeunes porteurs de projets: il faut insister, c’est la clé de la réussite.
Le secret pour réussir est de ne rien lâcher. Les exemples abondent d’ailleurs dans ce sens. Toutefois, il faut avoir une stratégie et développer son image sur le long terme. L’enthousiasme seul ne suffit pas, attention. Nous y avons mis du nôtre, à force de persévérance. Résultat des courses: nous avons réussi à décrocher de beaux partenariats. Mais je n’oublie pas l’appui de mon ami footballeur. Grâce à lui, on a pu avoir de nombreuses opportunités à saisir.
Quelle est la part de la chance dans tout ça? On imagine bien que la réussite de votre entreprise a été provoquée, que ce soit par votre collaboration amicale ou par le travail que vous y avez mis derrière pour pérenniser votre business. Mais qu’en est-il de la chance?
Sébastien Riera: Je ne parlerais pas de chance à proprement dit, mais plutôt d’une combinaison de plusieurs facteurs, dont ceux que vous avez cités. Alors certes, beaucoup de personnes pensent qu’il faut toujours une part de chance. J’en fais partie. Mais il y aussi, et surtout, beaucoup de travail derrière. La particularité de notre domaine est qu’il est assez chronophage. On ne compte ni les heures ni les jours. C’est bien simple, il faut oublier le dimanche et les jours fériés si on veut y réussir. Sans parler des urgences, qui peuvent survenir à n’importe quel moment. Il faut répondre présent à tout instant, toujours disponible et joignable.
On comprend que le sport occupe une grosse partie de votre activité professionnelle, est-ce que le sport a aussi sa place dans la vie privée de Sébastien Riera ?
Sébastien Riera: Oui, c’est le cas. Je suis un grand passionné de sport, que j’ai d’ailleurs pratiqué à un très bon niveau quand j’étais plus jeune. Je continue encore aujourd’hui à le pratiquer régulièrement.
Monsieur Riera, revenons un peu à votre métier, notamment la question de l’image des sportifs. En quoi est-elle importante? Et quelle est sa relation avec le niveau de performance d’un athlète?
Sébastien Riera: L’image est extrêmement importante pour les sportifs, et tous les grands noms le savent pertinemment. Je vous donne quelques exemples. Si on prend Neymar ou Cristiano Ronaldo par exemple, deux sportifs de très très haut niveau, tout le monde est d’accord là-dessus. Malgré cela, ils ne se contentent pas de leurs performances, aussi exceptionnelles soient-elles, ils travaillent aussi leur image. Je vous rappelle que Ronaldo a 5 ballons d’or à son nom, et le même nombre de ligue des champions! Neymar est une star planétaire, adulée au Brésil, en plus d’être la principales attraction du PSG, un club devenue il y a quelques années une véritable constellation de stars.
C’est simple, les sportifs qui ne prennent pas soin de leur image ne peuvent pas avoir de résultats marketing à la hauteur de leurs attentes, ce qui limite aussi leur capacité à développer des partenariats intéressants. Quand on regarde ce que font des stars comme Neymar et Ronaldo, on s’aperçoit qu’ils prennent le plus grand soin de l’image qu’ils renvoient au public, dans les moindres détails. Tout est calculé, de la manière dont ils se coiffent à celle dont ils communiquent sur les médias sociaux.
Justement, en parlant de réseaux sociaux, ceux-ci sont de plus en plus utilisés par les fans pour suivre leurs personnalités préférées, qu’elles soient sportives, artistes, musiciens… On se trompe peut-être, mais on imagine que les réseaux sociaux constituent aujourd’hui une grande force de frappe pour les marques…
Sébastien Riera: C’est effectivement le cas.
Cela nous amène à la question que nous voulions vous poser: Sébastien, pensez-vous que les techniques marketing ont changé à cet égard? Et qu’en est-il des médias mainstream et de la place qu’ils occupent aujourd’hui?
Sébastien Riera: Très bonne question! Commençons par le deuxième volet. Les médias mainstream ou traditionnels ont toujours leur mot à dire. Il s’agit d’un canal essentiel pour les marques, on ne s’en passe pas aussi facilement qu’on pourrait le croire. Je cite souvent l’exemple de la presse écrite, qu’on annonce depuis plusieurs années sur le déclin. Mais ce n’est pas forcément vrai. Cela dit, il y a un nouvel entrant sur la scène: les réseaux sociaux. Fatalement, les marques ont dû s’adapter à ces nouveaux acteurs, notamment à leur développement et expansion fulgurante. Il y a à peine une décennie, les marques n’accordaient pas spécialement d’importance au nombre de leurs followers sur Twitter, ou au nombre d’interactions que leurs posts suscitent. Aujourd’hui, elles ne peuvent plus se permettre de passer à côté de ces facteurs clés, et elles vont même plus loin.
Par exemple, il y a quelques années, les marques se contentaient du nombre de followers d’une personnalité pour décider, ou non, de nouer un partenariat avec elle. De nos jours, elles veulent en savoir beaucoup plus, y compris le nombre de likes par post, le profil des followers, leur répartition géographique, leur âge… Et cela se comprend, puisque ce sont ces informations qui vont permettre aux marques de mieux cibler leurs actions marketing.
Le paradigme a en quelque sorte changé. Les marques préféreront aujourd’hui un influenceur (sportif, comédien, humoriste…) qui a 300 000 followers mais qui génère 100 000 likes par post, à un autre qui a 2 millions de followers mais qui ne fait que 20 000 likes par post. La raison est que les interactions avec les posts publiés montrent l’implication de la communauté d’abonnés ou de followers.
Sébastien Riera, merci d’avoir accepté notre invitation. On en sort avec une mine d’informations.
Sébastien Riera: Merci à vous.Plus d’infos ? Consultez le about.me de Sebastien Riera.